Tu te souviens Věra, on a jamais cru que....
Nous nous sommes connues en 1967, tout un symbole!
Un an après, tu étais retournée dans ton pays, la Tchécoslovaquie, que j'avais visitée, l'année précédente avec mon papa, qui la connaissais si bien.
Un an après, c'était le printemps de Prague.... Dubcek a payé le prix fort.
On s'écrivait, en faisant attention, tu te souviens Věra?
Puis on s'est revue à Coxyde, en 1969, l'année où les américains mettaient le pied sur la lune, en compagnie de Marianne Sluszny.
On posait devant une bouteille de Coca-Cola, produit, à l'époque, interdit dans les "Pays de l'Est". C'était un peu ton symbole.
Nous nous sommes revues, mariées, puis maman... toujours derrière le rideau de fer.
On échangeait nos idées, nos statuts, je n'ose dire, nos libertés....
Jamais on a cru voir la chute du mur de Berlin, jamais on a cru que ce foutu rideau de fer tomberait.
Je me souviens de mon étonnement, mot bien anodin, à la vue de la zone neutre entre la Tchécoslovaquie et l'Allemagne, où tout avait été remplacé, que dis-je replanté, en un an.
Je me souviens qu'avant, toi venant de Prague, tu ne pouvais approcher la frontière....
Puis tout a été très vite, la Tchécoslovaquie sortie du joug de Moscou, aux mains d'un homme, Vaclav Havel, écrivain, dissident, président, qui va réussir l'autre impensable, la scission du pays, en douceur, comme tout ce qu'il a fait.
Depuis on s'est revue, retrouvée sur le net, tu es grand-mère, et ton pays est dans l'Union Européenne.
Que de chemin parcouru, on ne pouvait même pas en rêver!
Aujourd'hui, et ce depuis le 18 décembre, j'ai de la peine pour toi, pour ton pays. Et je ne sais comment dire merci à tout ce que héros tchèque a fait, sinon en lui disant na shledanou et surtout, děkuji!